Stage
16 — 20 Octobre 2017
Carreau du Temple

MON ÉTRANGER


Mon étranger

Stage ouvert à tous, mené par Florian Pautasso au Carreau du Temple (Paris) du 16 au 20 octobre 2017
Présentation
L’étranger nous inquiète et nous surprend, il nous attire, on le rejette.

J’observe en permanence l’étranger qu’est l’autre, et la somme de sentiments ambigus qu’il suscite en moi.
On pense tout de suite à l’étranger à la nation, bien sûr : celui qui n’est pas d’ici, qui ne parle pas la même langue, qui ne vit pas dans le même environnement. Mais je vois aussi l’étranger dans l’inconnu des transports, dans le premier corps qu’on touche érotiquement, dans l’être dont le rapport au monde nous échappe, même dans l’amoureux/se qui, après la rupture, redevient anonyme.
Les moments où je suis étranger à moi-même, aussi, je les scrute avec appétit. Ces états, situations, instants où « je ne me reconnais plus ».
J’ai l’intuition que faire sur un plateau l’expérience de l’étranger est essentiel. Oser cette descente spéléologique dans cette zone glissante de peur et de désir, et mener une exploration ludique de ce que l’étranger provoque sur notre imaginaire – le fantasme ou la paranoïa.
On pourra se demander également s’il existe un moyen de transcender ce statut d’étranger – en allant au-delà de la parole, par le corps, peut-être.

Au cours de ce stage, nous pourrons mener cette recherche de différentes manières : en allant, au moyen d’entretiens, à la rencontre des autres membres du stage, étrangers en puissance ; en passant par l’expérience pure, en provoquant des interactions inventives avec des étrangers du monde extérieur, à petite ou grande échelle ; en construisant chacun une forme mettant à jour son rapport à l’étranger. L’expérience peut se montrer réjouissante, ou brûlante, créative ou violente. Peu importe, tant que nous le faisons avec honnêteté, humour, et insolence. En disant « J’ai peur mais j’avance quand même », Barbara pointe peut-être que l’inconnu est au cœur des préoccupations de l’interprète, qui doit braver la somme de têtes noires dans la salle de spectacle, et oser faire sortir de lui quelque chose qu’il ne soupçonne pas.